• Comment sourire et encore rire quand on a dans les yeux le regard de ces vieux qui ne s'accrochent plus, qui ne savent même plus ...comment leur dire qu'on les a oublié , comment leur dire que ceux qu'ils attendent , à regarder la porte , ceux pour qui ils ont donné sans compter, veulent juste pouvoir aller danser , comment leur dire qu'ils ne viendront plus jamais les chercher , ou les visiter , trop pressés d'effacer les remords , le passé ...comment sourire quand on lit dans leurs mains tant de larmes , cachées pour ne plus déranger , comment les prendre encore dans le cœur , sans peur de les briser ..........dans leurs sillons de vie, tant de maux sont écrits ....tant de pluie ...et les voilà plantés tout au fond d'un lit blanc , le nez dans le plafond à chercher les étoiles , ou bien âmes en peine à errer sans savoir , tout au bout des couloirs , cherchant un souvenir, pauvres coeurs en détresse, est ce cela la vieillesse, un petit coin paumé, un ilôt délabré , le regard accroché à l'infirmière , seule être qui sourit juste pour faire comme si ....? ...et toi , dis moi comment ....comment peux tu encore te regarder dans la glace sans frissonner , comment peux tu rire et danser sans t'étonner de l'avoir oublié ce vieux qui t'a aimé ...et quand viendra ton tour de quémander un rien du tout ,un petit peu , pour faire sourire tes yeux , t'étonneras tu de ces silences qui hurleront à longueur de journée , t'étonneras tu de cette indifférence que tu auras toi même semée .....alors, que le diable seul veuille bien danser avec toi pour te donner ce froid ! ... qu'un jour , toi qui n'a pas su voir, toi qui a refusé par bêtise , par fierté ,parce que c'est la vie qui ne t'a pas laissé le temps , la main qui te cherchait, juste pour un instant, pour avoir moins peur ....qu'à ces murs de couloirs où les âmes se perdent tu puisses ,un jour, te regarder et qu'il te reste encore un bout de la mémoire , que tu saches toi aussi, ce qu'un vieux peut penser , au froid , abandonné , dans la peur d'aller sans t'avoir regardé (e) ...combien , dans ces couloirs, combien de cœurs si noirs alors qu'ils nous aimaient , juste ils se taisaient, ne savaient pas le dire ...à quoi bon vieillir plus , vivre aussi longtemps ,juste pour respirer ?.....je ne veux pas être vieille, je partirai avant ou alors je me ferai si petite, qu'on ne pourra m'attraper pour me mettre au panier ...tit caillou sans mémoire qui ne se jette au placard comme un mouchoir mouillé , que n'importe qui peut chiffonner avant de le jeter .........  

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    Fermée dans son silence , elle attend , se balance , le cœur qui se courbe sous le poids des années , elle pense .....elle pense , aux mots qui ont dansé et se sont envolés , aux mots comme caresses qui savaient la tendresse , aux gestes qui se perdent derrière la porte close .......au vide du chemin qui lui brise les reins .........elle pense et elle avance, .....non, elle n'avance plus guère , au temps sans importance , à toutes les absences qui ont voilé ses yeux , et à ce long silence qui vient clore sa bouche .......elle ne pense plus, elle se perd de vue , elle s'oublie sous la pluie , et lorsque sur les joues ,surgit une rivière, elle se dit qu'il pleut trop , et qu'il est temps d'aller , de franchir la porte .......quelle main peut retenir son âme fatiguée , quel sourire peut encore lui dire de rester ......elle a tout oublié , seule au bord des pensées qui lui ont échappé mais un mot est resté , planté comme un doux lierre , enraciné , sans terre , juste un brin de lumière , longuement enroulé tout autour de ses reins pour la faire basculer ......comme une tendre prière qui peut encore l'aimer et la faire danser ......qui peut la faire rester , plantée dans ses souliers .......une tendre chimère .......  

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  • Au fond de la rivière , sous les ondes lumières, déposé sous la pierre, il y avait .........il y avait un mot, fait de mousse et de lierre , qui doucement gisait .....sous un lit de poussière que les flots remuaient ...il fallait l'œil expert d'une fée qui passait ,pour que l'éclat d'amour qui se dissimulait puisse être repéré ......elle courait l'horizon , pleine de déraison , si vide et sans frisson , fredonnant la chanson qui disait , mais, que disait elle donc? qu'un jour elle trouverait ? qu'elle saurait la raison , de ses malheurs d'aimer ? qu'un jour elle connaitrait une plume et ses mots dans un jardin secret ? Au bord de la rivière, intriguée , par le mot qui manquait de lumière, elle fit frémir l'onde pour saisir la chimère, elle troubla le reflet , hésitante , voulant la délivrer de son obscurité ....mais le mot sous la pierre était hors de portée , elle se pencha plus fort , ne pouvant résister , elle le voyait si près , elle le voulait si fort ,ce mot au regard d'or et de mousse mouillée .......elle finit par tomber et l'eau l'a emportée , une fée s'est noyée mais dans sa main fermée, elle avait un trésor ... le mot avait écrit un rêve bien plus fort , comme épine plantée tout au fond de son corps qu'elle ne pourrait ôter et qui lui servirait de linceul , à l'aurore où la vie s'éteindrait .......il fut une fois .....et il sera encore des mots sous des cailloux qu'il faudra trouver .........

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  •  C'est un bout de forêt aux yeux , fleurs de mousse , qui doucement s'étire , en branches de velours pour effleurer l'envie .....il est tendre clairière ,où il fait bon rêver , le nez dans les étoiles en cherchant le chemin qui mène au soupir .....c'est un bout de fougère , où s'étendre en prières pour étancher la soif en un vin doux d'amour , qui enivre les mains et les reins quand le jour se fait pluie aux yeux pleins de chagrin....c'est une fleur de mots qui pousse dans les pierres mais a le cœur si beau que tu vois la lumière qui terrasse les maux au fond de chaque mot ..........c'est un brin de bruyère qui te dit qu'il fait beau malgré le ciel misère où volent les corbeaux ...  

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