C'est un rêve qui passe , les mots se désenlacent, le silence les casse, l'indifférence les glace ...c'est un rêve qui court , qui ne parle plus d'amour, un rire de velours, qui, à l'aiguille des jours, cesse d'imaginer les lettres aimantées pour avoir moins froid , frisson de désamour...un rêve ,sur la mousse, dont la main de l'oubli arrache chaque pousse pour ne laisser en place qu'un trou béant d'orties ...rendre le rêve au diable, et à tous ses semblables , ne plus aller cueillir les bouquets de soupirs , et déposer l'envie qui n'est que ,comme pluie , espoir en terre sèche....et puis, on s'habitue, au silence qui tue , on n'espère plus le bruit qui, du bout de sa lame, incisait la coquille pour faire entrer la vie ...c'est un rêve qui pleure, un rêve qui se meurt qui s'est perdu ,au temps , faute d'avoir un cœur ,un rêve qui voulait , prendre et récolter , sans jamais rien donner ....le temps ,ou bien l'envie lui ont souvent manqué et , faute d'arroser , le rêve s'est coupé aux éclats de silence . Il n'en reste plus rien ou si peu que ,même le chagrin semble quitter les yeux et le faiseur de rêves n'est plus qu'une longue absence qui a franchi la ligne .....